C’était le jour des records : 300 000 spectateurs ont été signalés par les organisateurs au triathlon de XXL à Roth (Allemagne) – plus que jamais auparavant. Et dans les courses féminines et masculines, les vainqueurs ont franchi la ligne d’arrivée avec un temps record du monde après 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres de vélo et un marathon de 42,195 kilomètres.
Deux de nos triathlètes Ludovic JOSWIAK et Gabriel LE NOC, adeptes des « Ironman » depuis des années, étaient présents ce dimanche au départ de ce célèbre XXL.
On vous livre le beau récit de Ludovic :
« au départ de mon 20eme IRONMAN, je suis partagé entre l’excitation de prendre part à la course qui me faisait envie depuis mon début en triathlon et la journée qui s’annonce longue par une prépa limitée au minimum syndical… je me dis qu’on le fera au métier mais pas de miracle sur cette distance, il faut arriver prêt et armé.
La natation se situe dans le canal du Danube, une ambiance des grands soirs, départ dans l’eau toutes les 5 minutes au coup de canon, ma vague est celle de 7h40,. A l’heure H c’est parti, je décide de nager le long de la berge pour ne pas être gêné par le courant, évidemment tout le monde prends cette option et nous nous retrouvons vite les uns sur les autres à essayer de trouver notre trou, je n’arrive pas à poser ma nage et me bats avec l’eau et les autres concurrents, je subis patiemment et relativise car c’est pareil pour tous, je pioche dans mes réserves en essayant de distancer les paquets et sens déjà les épaules tirées, en ressenti je dirai qu’on doit déjà être à 1500 mètres et dans une respiration j’aperçois avec effroi le panneau « 850 mètres » ! Oups effectivement mes doutes se confirment c’est vraiment dur, la journée va être longue ! Passage à la première bouée, 37 minutes, c’est plus que moyen mais je décide de rester sage et focus sur mes trajectoires. La sortie de l’eau approche, j’entends le speaker et la foule immense amassée sur les berges, une ambiance énorme… transition correcte mais un arbitre m’arrête dans le parc pour me rappeler qu’il est obligatoire de poser le casque sur le vélo à Roth et non dans ma sac de transition, ça me parait une éternité car il commence son explication de texte en allemand et voyant ma tête interloqué, il insiste en essayant de me mimer la scène, je réponds en anglais « i don’t understand » il enchaîne sur la même démo mais en anglais, je précise que je nage toujours avec des bouchons dans les oreilles donc en plus j’entendais rien, un sketch l’histoire, et toujours voyant ma tête interloqué il fini par me dire « next Time the helmet on the bike, good race» « ok my friend promised »
ça y est c’est parti en vélo, les jambes sont pas mal, premier tour prudent, en repérage, j’oscille entre 34-35 de moyenne mais ça me parait ambitieux, je lève le pied dans le second tour en mettant petit braquet dans les montées et milieu de cassette pour le reste du parcours…
T2 approche, petit Check up, je n’ai pas mangé grand chose mais ça devrait aller, les ravitos à pied devraient me suffire à refaire les niveaux… bien mal m’en a pris, impossible de me ravitailler, rien ne passait, je tourne à la pastèque, le seul aliment qui me rafraîchit un peu et que j’arrive à avaler, autant dire que c’est nettement insuffisant en énergie pour enchaîner à pied, j’explose au 15eme dans un passage en plein cagnard sans ombre, black-out out total, course finie ! j’alterne jusque la fin entre beaucoup de marche et très peu de course, la dur loi de l’Ironman, dura lex sed lex (la loi est dure mais c’est la loi) et fini en plus de 13 heures !
– En tout cas Roth reste la plus belle course auquel j’ai participé, quelle ambiance, quelle organisation, quelle passion ont les allemands pour ce sport ! A Roth, il est écrit dans la ville « welcome Home triathlètes » bienvenue à la maison les triathlètes, et bien l’expression n’est pas usurpée, on touche la perfection, je souhaite à chacun de vivre ça au moins une fois, monter le solarberg avec une foule qui s’ouvre devant vous comme à la télé, des bénévoles aux petits soins, les moindres détails soignés et réfléchis, un village expo aussi dense qu’un centre commercial, une quadruple vainqueur à Hawaï qui vous remets la médaille et 300 000 spectateurs dimanche, de la folie, merci Roth ! Heureux d’avoir passé un week-end fantastique avec mes 2 acolytes et compagnons, à refaire au plus vite même je me m’étais promis que ça serai mon dernier dans cette distance, l’avenir nous le dira ?!?
Quelle belle réussite pour Ludovic qui a encore une fois relevé le défi avec brio ! Il nous montre que la force de l’esprit est essentielle dans ce type d’épreuve. Ludovic est et restera un Triathlète expérimenté et très clairvoyant dans ses courses. Nous lui souhaitons un bon rétablissement et nous saluons sa/cette performance.
Gabriel LE NOC nous raconte son aventure, si convoitée et tant attendue après des mois d’entrainements spécifiques, au challenge Roth 2023 !
IronMan Challenge ROTH près de Nuremberg en Allemagne. L’ironMan des superlatifs
● Inscription en moins de 1 minute 30
● Plus belle ambiance d’Europe avec 300000 personnes le long du parcours
● Départ au canon tous les 5 minutes grandiose
● une montée du Solarberg comme si on étais ds l’alpe huez
● un parcours vélo fermé à la circulation et nettoyé sur les 180km(deutch quality)
● un parcours marathon aussi chaud qu’à Nice, vichy ou Lanzarote et les 12 derniers km sont pas facile difficile
Pour ma part ,pour mon 8ème full distance , l’objectif est sub 10 et aligner les 4 plus beaux ironman d’Europe après Nice, Embrun, Lanzarote.
Coté course, je perds malheureusement l’objectif il y a 10 jours sur le dernier entraînement natation en tombant malade et étant sous antibiotiques les 5 derniers jours et très fatigué mais je dois prendre le départ de ce mythique ironman.
La natation , j’ai mis 1500 mètres avant de me réveiller et m’adapter car je peux pas faire du 3 tps avec me rythme, je lâche 5 minutes sur l’objectif initial de 1h07
Le vélo comme prévu en moins de 5’h 15 avec la géniale idée de tomber au bout de 100m dans les barrières en sortant mon bidon trop rapidement mais j’avais la Gorge en feu. ( une douleur à la main droite et un mal au dos, ça annonce mal l’affaire, ça me gène pas trop donc je fais ce que je sais faire mais je sens que ca va être chaud pour le marathon.
Pour les chiffres malgré la chute 34,5km/h au 90km et je finis à 34,1km/h avec un petit vent sur la 2ème partie, les watts sont toujours là au 180km
T2 Rapide et go ça part pour le marathon je sais que les 3h25 vont être dur a aller chercher car ça grimpe sur la fin et je suis clairement pas a 200% mais le corps est une machine, le dos ça va et c’est parti mais ça part sur les allures, pas de souci jusqu’au 15-16 km, après je suis obliger de m’arrêter 10-20sec à chaque ravitos pour bien s’hydrater. Passage au semi en 1h42 ( je voulais moins de 1h40 car on sait que l’on perd sur le 2ème). Je fais le bilan, j’ai que 5 minutes d’avance. A partir du 31 km ça devient plus dur mais ça je le savais, tu dois arriver bien reposer pour le money time à partir du 33-34km, je sais que ça passe au dessus des 10h, j’essaye de pas trop arrêter au ravito, je peux battre mon record perso 10h08 mais la montée du 31 au 36 km était très exigeante pour un organisme fatigué, au kilo 40 km, je passe en 10h00 et je me dis 2km c’est beaucoup et pas grand chose à la fois, j’essaye de finir plus propre possible et profiter des derniers instants après c’est la récup .
Au final 10h12 avec un marathon en 3h39 forcément le compétiteur est dessus et reste sur sa fin car j’avais les jambes mais le sportif est très fier de lui car quand tous est contre toi, des contractures à l’entraînement, la maladie et la chute vélo au début, j’ai été solide et tenu mon rang avec toutes l’expérience de plus de 30 longues distances, rendez vous à Francfort dans le futur pour éclater le sub 10.
Le triathlon est une somme de détail et il faut tous les maîtriser surtout dans la dernière ligne droite ,il faut être au top le jour J. «
Quelle belle aventure que de participer à un IRONMAN ! C’est la distance ultime qui fait rêver tous les sportifs. Gabriel LE NOC l’a fait avec brio et a franchi la ligne d’arrivée avec un temps remarquable. Il a su surmonter tous les obstacles et les défis pour réaliser son rêve. Bravo à lui pour cette nouvelle médaille qui vient couronner son parcours exceptionnel !
Excellente récupération à lui !